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Syndrome du Bébé Secoué : risques et dangers pour l'enfant

Maureen Delorme

Publié le .
Mis à jour le .

Face aux pleurs répétés d'un nourrisson, certains adultes perdent patience et le secouent pour tenter de le calmer. Ce geste très dangereux pour l'enfant relève du Syndrome du Bébé Secoué. La petite victime peut en garder des séquelles à vie. La rédaction de Maminou fait le point sur le syndrome et ses conséquences.

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Le Syndrome du Bébé Secoué (SBS) est un traumatisme crânien lié à des secouements non accidentels effectués par un parent ou une personne chargée de garder l’enfant : nourrice ou assistante maternelle. Les victimes sont âgées de moins d’un an.
Le syndrome touche particulièrement les nourrissons de moins de six mois. Les secouements trop violents pour un bébé peuvent causer des lésions cérébrales importantes et être fatals L’Assurance Maladie estime que "180 à 200 enfants seraient victimes chaque année de cette forme de maltraitance".

Les symptômes du bébé secoué

Il faut être très attentif aux réactions du bébé.Les parents doivent s’inquiéter lorsque leur bébé a des convulsions ou s’arrête de respirer. Les secouements peuvent aussi entraîner le coma. Certaines victimes fixent le regard au plafond ou présentent des troubles de la posture. Dans certains cas, le rythme des battements du cœur diminue.
Un enfant qui ne réagit plus lorsqu’on le stimule ou qui ne sourit plus peut être interprété comme un signe. De même que la régression des compétences déjà acquises en terme de développement. D’autres signes sont moins faciles à diagnostiquer : pleurs, irritabilité, troubles du sommeil, manque d’appétit, vomissement, teint pâle.

Les conséquences des secouements

Des lésions peuvent se former dans le cerveau du bébé secoué même si son crâne n’a reçu aucun choc et ne présente aucune marque. A savoir : la tête des bébés est grosse et lourde par rapport au reste de leur corps. Les muscles du cou ne sont pas encore assez puissants pour porter correctement leur tête. Sans oublier que leur corps est encore en développement.
Le nourrisson est particulièrement sensible aux secousses. Lorsque l’enfant est secoué, sa tête est balancée de l’avant vers l’arrière. Conséquences : le cerveau vient heurter les parois du crâne. Il est possible que les vaisseaux sanguins se rompent. Souffrant de séquelles neurologiques graves, l’enfant peut être handicapé à vie ou en mourir.

La peine encourue

Le SBS est une forme de maltraitance. Le nom du syndrome n’est pas inscrit dans le code pénal mais il correspond à "un acte de violence sur mineur de moins de 15 ans". La peine encourue par l’adulte responsable des faits dépend de la présence éventuelle de séquelles, du décès ou non du nourrisson et  des aveux ou non du suspect.

Le SBS sans séquelles
Ce délit est passible d’une peine correctionnelle assortie de sept ans de sursis. Rares sont les cas de condamnation à la prison ferme.

Le SBS aggravé avec handicap
La nature de la peine prononcée par le Tribunal Correctionnel tient compte du degré d’invalidité de l’enfant. Elle peut aller jusqu’à sept ans de prison ferme.

Le SBS à l’origine du décès
La Cours d’Assises peut décider d’une peine de vingt ans de prison ferme au maximum pour coups mortels sur mineur de moins de quinze ans. Il s’agit d’un homicide.

Les conseils aux parents et nounous

Les professionnels de la santé tiennent à rappeler aux adultes qu’il ne sert à rien de culpabiliser lorsque tout a été fait pour essayer d’apaiser un bébé qui pleure. Rappelons que la période de pleurs intenses fait partie du développement du nourrisson. Les pleurs et les cris répétés du bébé ne sont pas intentionnels.
Le stress, la fatigue, l’exaspération et la colère sont des sentiments courants chez les personnes chargées de s’occuper d’un nouveau-né. Lorsque la colère monte, respirez profondément. Couchez votre enfant sur le dos dans son lit et quittez la pièce. Il sera plus en sécurité seul dans son lit que dans les bras d’un adulte énervé. Appelez un proche capable de prendre le relais  pour s’occuper du bébé. Demandez conseil à votre médecin, votre pédiatre ou à la Protection maternelle et infantile (PMI).
Osez déranger un proche, quelle que soit l’heure, plutôt que de rester prisonnier de votre colère et de commettre l’irréparable. Si vous faites garder votre enfant, insistez sur le fait qu’un enfant ne doit jamais être secoué même en cas de pleurs et d’énervement. Laissez toujours vos coordonnées et celles d’un proche en cas de problème. Enfin, ne confiez pas votre enfant à une personne connue pour son impatience, son incapacité à rester calme et ayant l’habitude de s’énerver rapidement.